Présentation De Sem-Filter - Arturia SEM-Filter Manuel Utilisateur

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4. PRÉSENTATION DE SEM-FILTER
Le SEM (Synthesizer Expansion Module) fut la première tentative de Tom Oberheim d'entrer
dans le monde des fabricants de synthétiseurs analogiques, qui n'en était alors qu'à ses
débuts. Il s'agissait d'un petit module à l'apparence d'une simplicité trompeuse, avec juste
ce qu'il fallait de composants pour créer du son, et qui ne comprenait même pas de clavier
ou d'autre moyen de déclencher le son directement, puisqu'il était destiné à être contrôlé
par un séquenceur ou un autre synthétiseur. Pourtant, il avait un très bon son, et c'est ce qui
en a fait un véritable succès.
Le filtre est l'un des composants principaux d'un synthétiseur analogique, et celui du SEM
était complètement différent des filtres des synthétiseurs ARP et Moog, qui dominaient alors
le marché. C'est ce qui lui a permis de se démarquer de la concurrence et contribué à
donner sa place au SEM.
La méthode de synthèse était soustractive, ce qui signifie que certains sons riches en
spectres produits par les oscillateurs étaient routés vers un ou plusieurs filtres, où certaines
fréquences étaient coupées et d'autres accentuées, ce qui avait pour effet de modifier
le timbre. En général, et pour rendre le son plus vivant, certaines sources de modulation
étaient intégrées, notamment des générateurs d'enveloppe de contour et des oscillateurs
basse fréquence, mais aussi parfois des séquenceurs. Le nom séquenceur provenait du fait
qu'ils jouaient une séquence de tensions de contrôles et de contrôles de déclenchement
(habituellement huit ou seize) d'affilée.
Ces sources de modulation ont ensuite été routées vers une ou plusieurs destinations, y
compris la coupure du filtre et la résonance (parfois appelée accentuation).
Les filtres étaient généralement des filtres passe-bas (Low Pass), ce qui signifie que les
fréquences au-dessus du point de coupure sont atténuées dans une certaine pente
(généralement -24 dB par octave, ce qui veut dire que les fréquences d'une octave au-
dessus du point de coupure sont réduites de -24 dB).
Cependant, le SEM-Filter, n'a pas suivi cette voie. Au lieu d'un filtre passe-bas, Tom Oberheim
a utilisé un circuit différent, connu sous le nom de State Variable Filter (SVF – filtre à
variable d'état). Ce circuit est configurable de différentes façons et, plus important encore,
il n'a pas besoin de passer d'une configuration à l'autre. Au lieu de cela, le filtre SEM
évolue progressivement de passe-bas à passe-haut, avec une configuration coupe-bande
au milieu. Ainsi, le filtre passe progressivement de passe-bas à coupe-bande jusqu'à ce
qu'il atteigne la position centrale, puis passe progressivement de coupe-bande à passe-
haut. Seule la configuration du filtre passe-bande (Band Pass) est fixe, et est accessible en
tournant le potentiomètre Mode d'un point (commutation) sur la gauche.
Ce circuit a donné beaucoup plus de polyvalence au filtre, en lui permettant non seulement
de couper les fréquences au-dessus du point de coupure, mais aussi de couper les
fréquences en dessous du point de coupure, ou même quelque chose entre les deux et le
coupe-bande (Notch).
En configuration Notch, les fréquences sont coupées dans une plage plus ou moins étroite,
la crête étant au point de coupure, et une pente étant définie par la propre pente du filtre et
l'intensité de coupure.
D'autre part, la configuration passe-bande (qui, comme nous l'avons dit, est la seule
configuration fixe dans le SEM-Filter) est comme le coupe-bande inversé, ce qui signifie que
toutes les fréquences sont coupées SAUF pour une plage plus ou moins étroite, la crête étant
au point de coupure, et une pente étant définie par la propre pente du filtre et l'intensité
de coupure. Comme son nom l'indique, dans la configuration passe-bande, le filtre laisse
passer SEULEMENT cette plage (bande) de fréquences.
En plus de ces configurations multiples, le filtre présentait de la résonance, comme c'était
le cas avec tous les filtres des synthétiseurs de l'époque, ce qui signifie que les fréquences
entourant le point de coupure pouvaient être augmentées, ou accentuées (d'où la
désignation Emphasis qui était également été utilisée).
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