PROTECTION DES MEMBRANES - PRÉTRAITEMENT AVANT OSMOSE
L'eau qui alimente un osmoseur est en général une eau de distribution qui présente une certaine minéralisation
(TH, TAC ...). Au niveau de la membrane, l'eau pure va traverser (perméat) tandis que les sels vont se retrouver
dans le rejet, donc en concentration beaucoup plus élevée.
Cette concentration importante risque de conduire à une précipitation des sels peu solubles, en particulier
des sels de calcium (CaCO3). Afin d'éviter ce phénomène, 3 possibilités existent :
- l'adoucissement, qui élimine le calcium (les sels de sodium sont tous solubles).
- l'acidification, qui transforme le TAC (HCO3) en CO2 et donc empêche la formation de carbonates. Incon-
vénient : le CO2 produit traverse intégralement la membrane et doit donc être éliminé.
- Les séquestrants qui empéche la formation de Ca CO3 et d'autres dépôts durs sur la membrane.
Par ailleurs, les eaux à traiter contiennent des particules en suspension susceptibles de colmater les membranes;
une filtration sera donc toujours installée en amont des membranes.
D'autres traitements peuvent être envisagés suivant la nature de la membrane :
- déchloration (polyamide)
- décarbonatation sur résine.
Les étapes de prétraitement sont indispensables pour assurer le bon fonctionnement de l'unité d'osmose
inverse. Le bon suivi, l'entretien est incontournable pour la pérennité des membranes.
QuALITÉ De L'eAu TrAITÉe PAr OsmOse INVerse
Qualité physique
L'eau obtenue par traitement sur membranes d'osmose inverse est exempte de toute particule solide et de
tout colloïde.
La qualité physique de l'eau traitée est indépendante des conditions opératoires (composition de l'eau à traiter,
pression d'alimentation du module, taux de conversion).
La qualité d'une eau épurée par osmose inverse se définit en termes de composition physique, de composition
chimique (minérale et organique) et de population microbiologique.
Qualité chimique minérale
D'une façon générale, la qualité de l'eau obtenue est définie par les fuites ioniques, par la teneur en CO2 de
l'eau à traiter et son pH, ces deux dernières valeurs étant très étroitement liées.
La détermination de la qualité chimique obtenue par osmose inverse intègre de nombreux paramètres inte-
ractifs : composition ionique de l'eau à traiter, pH, fouling index, température, taux de conversion, pression
d'alimentation, etc. Les calculs intégrant tous ces paramètres ne peuvent être effectués de façon fiable et
rapide qu'à l'aide de programmes informatiques.
Il est bien évident que l'osmose inverse ne permet pas d'obtenir directement des qualités chimiques d'eau
comparables à celles obtenues par les résines échangeuses d'ions.
Qualité chimique organique
Le pouvoir de rétention des membranes vis-à-vis des matières organiques permet d'obtenir des eaux de très
haute qualité organique.
Théoriquement, l'eau traitée par osmose inverse est une eau apyrogène, puisque les endotoxines pyrogènes,
de masse molaire très élevée, sont en totalité retenues par les membranes. Dans la pratique, cette théorie
est presque toujours vérifiée.
Toutefois nul n'est à l'abri d'une détérioration ponctuelle de l'intégrité de la membrane ou de l'étanchéité des
joints qui séparent le compartiment eau à épurer du compartiment eau épurée. De ce fait, il est imprudent
de garantir l'obtention d'une eau apyrogène après traitement sur membranes d'osmose inverse.
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Notice technique OsmOseurs sIGmA PrOFACe - code P0010590 - Rev 1 - 29/05/2020